Tu te tâtes pour aller au Canada, plus particulièrement au Québec, pour être coach sportif ?

Dans cette interview (podcast), Pauline, Française expatriée depuis 7 mois à Montréal, nous indique comment elle s’en sort en tant que coach sportif.

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Le Canada : une destination de rêve pour un coach Français ?

C’est ce que Camilia a tenté de découvrir dans ce podcast avec Pauline Roussel qui nous présente son expérience au Canada, plus précisément au Québec, dans le domaine du coaching sportif.

Tu dois te poser plein de questions sur le fonctionnement et les conditions d’accès pour devenir coach sportif au Canada.

Pauline répond à tes questions, et plus particulièrement :

– Faut-il être bilingue en anglais ? Même au Québec ?

– Doit-on obligatoirement être diplômé pour devenir coach sportif au Canada ?

– Est-ce que le diplôme français est reconnu ?

– Peut-on vraiment vivre du métier de coach sportif, à temps plein, au Canada ?

– Le réseau est-il indispensable pour s’en sortir ?

– Les démarches administratives sont-elles plus simples qu’en France ?

– Comment sont imposés les revenus issus du coaching sportif ?

Retranscription de l’interview de Pauline Roussel

Camilia :

-Dans cette interview, nous allons avec Pauline Roussel éducatrice sportive parler de la profession au Canada plus précisément dans la région de Québec où elle s’est installée depuis quelques mois dans le cadre d’un PVT donc permis vacances travail c’est Camilia Courtois du blog réussir son BPJEPS le blog qui aide les coachs sportifs à réussir leur diplôme et à vivre de leur passion. Bonjour Pauline !

Pauline :

-Bonjour Camilia !

C-Comment vas-tu ?

P-Très bien merci, frisquet avec ce temps polaire montréalais mais on est bien !

C-Nous ce qui nous intéresse vraiment c’est ce que tu as pu faire dans le sport ici puisque le Canada c’est quand même un pays qui fait rêver pas mal de Français, c’est un territoire francophone où il y a pas mal de possibilités donc tu vas nous en dire un petit peu plus sur ce que toi tu as fait depuis 7 mois.

P-J ‘ai cherché à me diriger vers le milieu sportif, c’était vraiment une priorité pour moi et donc plus ou moins par défaut puisqu’il faut bien démarrer d’une façon ou d’une autre, je me suis dirigé vers le YMCA qui sont des centres sportifs communautaire puisqu’ils sont à but non lucratif. Par défaut car après pas mal de recherches, le milieu sportif est très concurrentiel ici à Montréal c’est en plein boom et je me suis dirigée d’abord vers des salles de sport donc ici on a Nautilus Plus, Énergie Cardio, c’est donc des salles plus ou moins Low Cost. Un entraîneur sportif dans ce genre d’entreprise n’est payé qu’à l’heure concrètement où il fait un entraînement personnel avec un client donc on peut rester 15h sur le plateau si on a que deux clients on aura que 2 heures donc c’est un peu compliqué de se faire un temps plein.

C-En temps que nouvel arrivant, être français ce n’est pas l’option à privilégier ?

P-C’est pas l’idéal, ils ne connaissent pas et ne reconnaissent nos diplômes. Pour eux on démarre de zéro.

C-D’accord ! Mais il y a une solution alternative puisque toi tu es partie de zéro et malgré tout tu as donné des cours quasiment immédiatement.

P- Oui donc moi j’ai travaillé pendant 5 mois au YMCA au centre du centre-ville. Il y a 9 YMCA sur l’île de Montréal.

C- YMCA brièvement, qu’est-ce c’est ?

P-Alors à la base, c’est un centre qui a été créé pour les jeunes garçons catholiques. C’est un centre vraiment communautaire d’entraide, de regroupement. Ils font aussi bien le centre sportif, de l’aide aux devoirs, de l’aide aux personnes qui sortent de prison c’est vraiment une entraide à la base communautaire de quartier.

C-Communautaire c’est l’équivalent du social en France ?

P-Oui c’est ça. Le centre sportif, à but non lucratif, fait vivre toutes les autres activités de réinsertion, d’aide aux femmes dans le besoin etc.

C-  Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur la formation de base du fitness ?

P-Il y a une formation qui s’appelle théorie de base donc là ça va être vraiment tout ce qui est physio, anatomie, rôle de l’animateur etc. Donc ça c’est le premier diplôme que tout le monde doit passer et ensuite il y a 2 options soit on se dirige vers instructions de cours en groupe soit entraîneur privé. En instructions de cours en groupe on aura chorégraphie (Step, LIA) et musculation de groupe. Ensuite entraîneur privé c’est face à face avec un client en salle en lui construisant son programme perso.

C- Le formation représente combien en semaine complètes grosso-modo ?

P- En semaine complète c’est quelques semaines. On n’est pas sur un BPJEPS qui va prendre une année, on n’est pas sur ce genre de diplôme c’est beaucoup plus vite ce serait plutôt l’équivalent du CQP qu’on a en France. Ils font des versions semaine et des versions weekend. Beaucoup de gens finalement le font en parallèle de leur travail ou en reconversion.

C-Très bien et alors les conditions d’accès pour cette formation ?

P-N’importe qui peut se présenter, il y a seulement des frais à payer. Aucun test est obligatoire pour entrer dans ces formations, n’importe qui peut le passer !

C- Est-ce qu’on peut considérer que c’est une voie professionnelle porteuse, ici à Montréal ?

P-De la petite expérience que j’ai eue en quelques mois, je dirais non. En tout cas pas à plein-temps, je pense que ce n’est pas possible d’en vivre, ce n’est pas possible de donner des cours ou assurer la surveillance du plateau en temps plein. Des gens que j’ai connus personne ne fait ça à temps plein. Tout le monde travaille à côté ou est étudiant, ou est kiné, ostéopathe. Ce sont des métiers qui sont liés d’une certaine manière au sport sans l’être forcément à 100%.

C-Est-ce qu’on peut considérer le YMCA comme un bon plan si on débarque en tant que coach sportif ?

P- Oui parce que le YMCA est extrêmement reconnu. Quand on a ça sur son CV, ça ouvre des portes et les gens savent tout de suite de quoi on parle. De plus, ça permet de se faire des contacts en interne dans les autres centres, c’est un premier un premier pas vers les gens qui nous ont fait confiance aussi donc tout de suite ça on a une reconnaissance. D’ailleurs ça nous paie l’abonnement qui coûte environ 700 dollars. Ça nous permet de continuer l’entraînement, rencontrer des gens et continuer de nous former. Ici tout se fait en réseautage, on appelle ça “tout se fait par connaissance”

C-Faut-il des compétences en langues ? On est sur un pays qui est à la fois francophone et aussi anglophone.

P-YMCA c’est un prérequis absolu. Il faut être bilingue anglais-français. Les cours se font en anglais et en français, on a un public qui est vraiment 50 50 donc il faut pouvoir parler les deux langues sinon ça n’est pas possible.

N’importe qui du jour au lendemain peut décider de louer un studio et de proposer des cours. On ne nous demande pas de diplôme ou de premiers secours, c’est vraiment ultra libre !

C- Même tout ce qui est musculation, fitness?

P- Ça n’est pas encadré

C- Ça ne pas encadré d’accord ! Donc il n’y a pas d’histoire de carte professionnelle ou déclaration comme chez nous ?

P-Rien du tout même pas besoin d’être autoentrepreneur, je vais simplement déclarer mes revenus mais je ne serai pas imposé dessus. C’est à hauteur de 36000 dollars par année en dessous de cette somme-là voilà c’est dans la poche.

C- Un participant se blesse, quelle est la structure juridique ?

P-Je fais signer une décharge stipulant que les gens ont pris conscience des risques de l’activité sportive.

C- Pas d’exigences d’assurance de responsabilité professionnelle ?

P-Rien du tout, c’est le studio qui loue qui prend en charge.

C-Le Canada c’est un pays qui fait rêver. Il faut savoir qu’en ce moment, ils sont vraiment sur une campagne de recrutement massif. Ils ont besoin de main d’oeuvre. La population est vieillissante donc il y a vraiment un accord avec la France pour faire venir des travailleurs qui sont jeunes. Si vous êtes un jeune diplômé et que le Canada vous fait rêver, lancez-vous ! Soyez conscient que le sport sera compliqué à temps plein mais vous pouvez prétendre à d’autres postes qui ont un lien avec le sport. C’est un peu comme ton cas Pauline pas vrai ?

P-Oui c’est ça, je suis coordinatrice aux activités. Je suis persuadée que c’est mon expérience dans le sport et le YMCA qui a fait pencher mon employeur.

C-On peut tout à fait accéder à d’autres types de postes où vous allez coordonner des plannings d’activités physiques ou culturelles. Ne négligez pas les autres compétences que vous pouvez avoir même si vous n’avez pas les diplômes.

P-Exactement. Ici c’est notre activité, nos compétences et notre savoir-faire qui font la différence. Les diplômes ne sont pas tant regardés que ça. Peu importe si on a 4 masters, c’est l’expérience qui va attirer les employeurs.

C-Est-ce que tu aurais envie de poser une question aux lecteurs du blog qui sont en train de regarder la vidéo ?

P-Oui bien sûr ! Je serais curieuse d’avoir votre avis, votre ressenti sur l’idée que n’importe qui, sans diplôme ni compétences, du jour au lendemain peut se décréter coach ou entraîneur ! Etes-vous plus attiré par cette liberté ou freiné par cette facilité ?

C- Question très intéressante. N’hésitez à laisser vos commentaires sur le blog et liker la vidéo ! En complément de cette interview, je vous propose de télécharger gratuitement Le guide après son BPJEPS” 5 étapes pour vous lancer” en tant que professionnel ! C’était Camilla du blog Réussir son BPJEPS avec Pauline Roussel, merci !

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