Dans cette autobiographie, Frédéric Balussaud, infopreneur et créateur du blog Réussir son BPJEPS, nous raconte comment il a abandonné une carrière prestigieuse dans la finance internationale pour passer le BPJEPS activités de la forme et devenir coach sportif puis blogueur.
Il nous dévoile avec beaucoup d’humour comment un trouble de la parole de l’enfance est devenu une opportunité pour développer de multiples compétences.
Au-delà de ses pérégrinations, Frédéric Balussaud nous parle d’un voyage bien plus profond : celui qui l’a conduit vers lui-même et l’a ouvert aux autres.
Découvrez sans attendre les tumultueuses aventures de cet infatigable globe-trotter… et en bonus, vous connaîtrez la genèse du blog Réussir son BPJEPS 😉
L’équipe éditoriale
Sommaire
Une jeunesse marquée par l’international, le bégaiement et le sport
L’international, l’école de l’adaptabilité et de l’ouverture d’esprit
Mon enfance a d’abord été profondément influencée par l’international, à une époque où l’expatriation était encore un mot barbare, où les études à l’étranger ne se pratiquaient que très peu et où l’étranger était synonyme de vacances, guère plus.
Né dans la capitale mondiale du vin à deux pas du principal stade de foot de la ville, ma naissance fut acclamée (c’est du moins ce que j’aime à penser) à 21h40 précise par une foule de Bordelais au comble de l’excitation, leur équipe favorite de foot (les Girondins de Bordeaux) venant juste de marquer un but décisif. Il ne restait plus qu’un pas avant d’imaginer que le monde du sport m’envoyait déjà un signal pour le rejoindre. J’ai juste mis 30 ans à m’en apercevoir.
Dès l’âge d’un an, me voilà donc propulsé dans la Lybie de Kadhafi, un pays ne recevant qu’une poignée d’Européens malgré sa proximité avec l’Europe. Trois ans après, suite aux bombardements des Américains sur Tripoli, nous voilà, ma famille et moi, fuyant la Lybie pour tenter de rejoindre Marseille en bateau. Sur le passage, à la frontière tunisienne, on nous dépouille de tout notre argent. Heureusement, une fois sur le bateau, je trouve une “image” sous le lit… qui s’avère être un billet de 500 francs. De là démarre ma passion pour l’aventure, l’étranger et mon inébranlable confiance en la vie, en ses capacités à nous surprendre et à nous tendre la main lorsque l’on s’y attend le moins.
S’en sont suivies une enfance et une adolescence entre expatriations à l’étranger et retours réguliers en France, entre Bordeaux, Paris, Riyad (Arabie Saoudite), Toulouse, Doha (Qatar) et Zürich (Suisse). Je ne sais pas si les évènements de Libye étaient précurseurs de ce qui allait se passer par la suite, mais nos séjours ne furent pas un long fleuve tranquille : lors de l’été 1990, quelques jours avant de prendre l’avion pour nous installer à Riyad, la guerre du Golfe se déclenche.
“Jamais deux sans trois” nous rappelle la célèbre expression. Effectivement, lorsque nous vivions au Qatar, le fils de la famille Royale Al Thani renverse son père lors d’un coup d’État, sachant que mon père travaillait pour ce dernier… Bon, c’est décidé, cette fois-ci, on limite les risques. Direction la Suisse : il ne s’y est rien passé depuis 1848, date de création de l’État Fédéral. Ce ne serait vraiment pas de chance si…
Le bégaiement, source de compétences
Du plus loin où remonte ma mémoire, j’ai toujours bégayé. Et pas le petit bégaiement que l’on entend lorsque l’on est stressé ou mal à l’aise. Non, le vrai bégaiement, celui où l’on butte à chaque début de phrase, voire à chaque milieu et fin de phrase. Tantôt par des blocages (on a l’impression d’un arrêt sur image depuis l’extérieur) tantôt par des répépépépétitions. Les orthophonistes se succèdent, évoquant des explications qui me laissent perplexes comme “il réfléchit plus vite qu’il ne parle”.
Heureusement pour moi, le système éducatif relègue l’oral à l’arrière-plan et fait la part belle à l’écrit. C’est décidé, je me focalise sur mon écriture. Ce sera mon principal vecteur de communication.
La libération par le sport et le fitness
Le sport, surtout individuel, quelle libération pour un bègue ! Un formidable moyen de montrer ce que l’on vaut sans ouvrir la bouche. Le pied ! C’est ainsi que je me lance corps et âme, dès 6 ans, dans mon premier sport de prédilection, en compétition : la natation. S’en suivent le Squash puis l’Aïkido, jusqu’à trouver à 13 ans mon futur grand amour : la musculation, et le Fitness dans son sens large.
Au primaire et au collège, je ne me pose pas trop de questions sur mon bégaiement. Je le vis assez bien et cela ne me gêne pas trop dans mes projets ou mes relations. Je suis bon élève bien que rebelle, comme cet épisode au Qatar où toute ma classe fut convoquée chez le directeur après que j’ai enfermé la prof de Technologies asthmatique seule avec une boule puante dans la classe. Merci à mes camarades de classe de ne pas m’avoir dénoncé !
La musculation pour gagner en confiance en soi
C’est en arrivant en Suisse alémanique, à Zurich, pour débuter le lycée, que les choses se gâtent sérieusement. J’apprends en arrivant que désormais, l’Allemand sera ma langue vivante numéro un, alors que je n’en connais pas un mot et que pour ne pas être trop à la ramasse, je dois suivre durant l’été une formation intensive en allemand. Me voilà parachuté dans une école jésuite avec des Suisses francophones, à partager mon temps entre l’apprentissage de l’allemand, le foot – sport pour lequel je n’ai aucune affinité malgré l’épisode de ma naissance – et les prières… sachant que je ne suis pas croyant. Un programme réjouissant, qui était sans compter l’élève suisse balaise et chef de bande qui m’avait pris comme tête de Turc. Et là, j’ai bien senti que mon bégaiement et ma soixantaine de kilos ne m’étaient pas d’une grande aide pour me défendre. C’est à ce moment précis que j’ai décidé de me mettre sérieusement à la musculation.
Je n’avais jamais eu aussi hâte d’arriver à la rentrée des classes. Mais contrairement à ce que je pensais, il ne s’agissait pas d’une libération, bien au contraire. C’était au tour d’une bande de copines suisses influentes de me prendre dans leur collimateur. Certes, il n’y avait pas de problèmes de gros bras, mais leurs attaques, qu’on pourrait qualifier aujourd’hui de harcèlements, étaient bien plus insidieuses. Et contre cela, ma nouvelle plaquette de chocolat et mes pectoraux imposants n’étaient pas non plus d’une grande aide.
La vie d’étudiant : vaincre les obstacles par la musculation et le développement personnel
Une première expérience de développement personnel
Alors que je me triturais l’esprit pour savoir comment je pourrais me défendre de façon intelligente, je tombe par hasard sur le célèbre ouvrage de Dale Carnegie “Comment se faire des amis”, le tout premier de mes livres de développement personnel. Je me rends compte à sa lecture qu’effectivement, j’ai tout à apprendre des relations sociales et que plutôt que d’en vouloir aux autres, le plus efficace serait de me changer moi-même. S’en suivent deux ans de musculation intensive et de mise en application systématique de l’ouvrage de Dale Carnegie. Durant une semaine, je me focalisais à appliquer l’un des principes, avant de passer au principe suivant, puis de recommencer à zéro trente semaines après. Moi qui ne souriais presque jamais, autant vous dire que la première fois que j’ai appliqué une semaine d’affilée le principe “Ayez le sourire”, avec un naturel qui laissait à désirer, les résultats n’étaient pas ceux que j’escomptais.
L’art de convaincre pour séduire
Au premier jour de la rentrée de Terminale, armé de ma musculature et de ma connaissance nouvellement acquise des relations humaines, j’aperçois à l’entrée du lycée une magnifique créature sortie tout droit de mes rêves les plus fous : Cynthia, une Québécoise tout juste débarquée sur le sol suisse, mannequin chez Elite Model Look. Après deux mois passés à la séduire et à jouer de la guitare en chantant le soir sous sa fenêtre (le bégaiement, c’est comme l’accent de Céline Dion, il disparaît lorsque l’on chante), et ce malgré les nombreuses tentatives de sabotage du groupe de Suissesses, je parviens à l’inviter à regarder, lors d’un baby-sitting que je donnais, le film “Ghost” avec Patrick Swayze et Demi Moore. Qu’est-ce qu’il est ringard ce Fred ! Peut-être, mais en attendant, j’ai suivi mon feeling et ça a marché. Cynthia m’a ensuite suivi lorsque je déménageais sur la Côte d’Azur pour suivre la Classe Prépa HEC. J’avais dû pour cela faire un pitch convainquant en anglais auprès de ses parents (son père était Anglais) qui envisageait plutôt de l’envoyer dans un lycée chrétien pour filles en Angleterre.
La puissance du coaching en préparation mentale pour maîtriser le bégaiement
C’est durant mes deux ans de classe préparatoire HEC que j’ai compris que je ne pourrai plus faire l’impasse sur l’oral. Les oraux y avaient une place importante, via ce que l’on appelait des khôlles. Quasiment toutes les matières y passaient : philosophie, économie, langues vivantes et même mathématiques. Passer de 16/20 au lycée à une moyenne de 4/20 en khôlles d’économie, l’une des matières principales, cela m’a mis une bonne claque.
Mais les khôlles n’étaient rien au regard de ce qui m’attendait à la fin de ces deux ans : l’entretien oral aux grandes écoles de commerce. Et pour l’école que je visais, l’Edhec, je sentais mon cœur s’emballer à la lecture du déroulé de l’épreuve : 45 minutes d’entretien devant un jury de trois personnes, avec un coefficient maximal. C’est comme si on demandait à un unijambiste de sauter à deux mètres de hauteur !
Si je ratais l’entretien oral, c’était mort. Deux ans de travail intensif (et je pèse mes mots) pour rien. Je m’imaginais le jury face à une ribambelle d’excellents profils. Pourquoi iraient-ils choisir un candidat qui n’arrive pas à aligner trois mots alors qu’ils avaient devant eux l’embarras du choix ?
Hors de question que le bégaiement m’empêche de réaliser mes rêves !
Par “chance” (je ne crois pas vraiment en la chance : selon moi, la vie nous offre sans cesse des opportunités dont la seule difficulté consiste à savoir les saisir), quelques mois avant les concours, ma mère me parla d’un gars qui avait une profession dont je n’avais jamais entendu parler jusque-là : un kinésiologue. Un peu sceptique, mais n’ayant rien à perdre si ce n’était le minuscule temps libre que j’avais encore, je me suis lancé.
Tel un robot méthodique, je suivais tous les jours ses exercices de respiration, ses enchaînements de mouvements et de pensées positives. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, sans pour autant régler définitivement mon bégaiement, je réussis à dire ce que j’avais à dire à l’entretien oral, sans être paralysé sur ma chaise face à trois paires d’yeux incrédules et perplexes. Et d’être accepté, contre toute attente, dans l’école qui me faisait rêver. Je venais de découvrir la puissance du coaching !
Des années plus tard, j’ai suivi une formation de préparation mentale pour acquérir une méthode bien plus précise pour optimiser ma façon de penser et celle de mes coachés.
De la finance au sport : la voie de la passion
BNP Paribas : costard et sac de sport
Comment l’instinct de la salsa conduit vers l’évasion du fitness
Embauché malgré moi en banque d’investissement dans un CDI bien rémunéré dans le quartier de l’Opéra à Paris, je commençais ma carrière en costard cravate comme contrôleur de gestion. J’avais postulé pour un emploi d’analyste financier en Volontariat International en Entreprise (VIE) en Afrique et je me retrouvais à accepter ce poste qui ne m’intéressait pas à Paris. Il faut dire que mon frère m’avait fait rencontrer la veille sa meilleure amie, que l’on avait été à un cours de salsa ensemble et que toute rationalité était partie en éclats lorsque j’avais observé son fessier tournoyer au rythme de la musique. Comme quoi, les grandes décisions tiennent à peu de choses… J’avais cru de plus qu’en indiquant aux Ressources Humaines un salaire qui me semblait déraisonnable à l’époque, qu’ils me laisseraient tranquille. Manque de pot, ils acceptèrent. J’ai cru à l’époque que c’était un signe du destin.
Je peux vous dire que j’ai bien retravaillé ma notion d’instinct dans les années qui ont suivi…
Il y avait heureusement une salle de sport d’entreprise de l’autre côté de la rue. J’avais trouvé la bulle où m’échapper les midis.
Une carrière prestigieuse… mais l’impression d’étouffer
De fil en aiguille, on me proposa le poste bénévole de Président de la section Fitness de BNP Paribas à Paris, qui regroupaient trois salles. C’était un véritable bol d’oxygène de m’occuper de trouver de nouvelles machines de musculation d’occasion, de communiquer auprès des adhérents et de gérer les relations avec les coachs sportifs.
Un bol d’oxygène n’est cependant pas forcément assez pour respirer à plein poumons. Après un premier ras-le-bol où j’ai pris presque deux années de congés pour reprendre une entreprise de courtage en crédit immobilier puis passer un diplôme d’analyste financier international, me voici de nouveau à postuler en interne (oh, le masochiste !) pour un poste prestigieux, qui m’a valu non pas deux ou trois, mais neuf entretiens. Je trouvais ce métier passionnant, passant mon temps à rencontrer le Top Management de groupes financiers pour comprendre, voire anticiper, leurs besoins, puis rédiger des analyses et des études d’opportunités pour le Comité de Direction… Mais je me sentais toujours comme un poisson hors de l’eau.
Lorsque c’est trop évident, on ne le voit pas
Un matin d’hiver, en plein milieu des vacances, je montais à la montagne avec mon frère faire du snowboard. Je lui posais alors la question simplissime suivante : « Frérot, dans quoi tu me verrais bosser ? ». Et lui, sans l’ombre d’une hésitation : « Ben, coach sportif, c’est évident ».
Chiche ? Quelques mois après, BNP Paribas annonçait un plan de départs volontaires, qui permettait de partir avec un bon pactole, d’être accompagné par un cabinet de conseils en création d’entreprise, d’avoir un important budget formation et de percevoir si besoin Pôle Emploi. Si ce n’est pas l’opportunité du siècle ça !
Malheureusement, je ne faisais pas partie de la cible de ceux qui pouvaient postuler au plan.
Heureusement, la vie sourit aux astucieux… Mais ça, c’est une autre histoire.
Rejoindre sa passion du fitness, et toujours le développement personnel
L’appel de l’entrepreneuriat
Entre mon projet de reconversion dans le monde du sport à l’époque où je quittais la finance et ce que je fais aujourd’hui, il n’y a, comment dire ? Aucun rapport. A l’époque, en 2012, j’avais comme projet la reprise d’une salle de Fitness, si possible couplée avec des terrains de Squash, sport que je pratiquais également avec assiduité. Afin de bien connaître le secteur et son environnement, voire d’anticiper les besoins, j’avais mis les gros moyens. J’avais tout d’abord contacté Christophe Bats, qui m’avait été conseillé par l’un des profs de muscu de BNP Paribas, j’avais décortiqué le guide de la BPI sur les salles de Fitness de la et j’avais entrepris de tester une centaine de salles de sport, à Paris, sur la Côte d’Azur et aux États-Unis…
Box de CrossFit et travail en équipe, le retour vers moi-même
Juste avant de quitter Paris, un certain soir de la fête de la musique 2012, j’aperçois une Kettlebell dans une vitrine du quartier de l’Opéra. Devant mon regard interrogateur, un commercial de CrossFit Louvres bondit sur moi pour me proposer une séance d’essai. Le CrossFit ? Jamais entendu parler. Mais ça a l’air marrant, on va essayer.
Sitôt le déménagement sur la Côte d’Azur et mon road-trip Fitness américain finalisé, je me suis inscrit dans l’une des 10 premières box de CrossFit de France : CrossFit Cannes : une minuscule Box de CrossFit de 30 m2 où il n’y avait même pas de barres d’haltéro. Mais le concept était là et me plaisait déjà. La Box fit cependant faillite quelques mois après. Devant ce gigantesque océan bleu que représentait le CrossFit, je motivais un coach Fitness et un autre membre de CrossFit Cannes de monter notre propre box. Mieux : une salle divisée en deux entre une box CrossFit d’un côté et le concept Orange Theory, qui pouvait selon moi attirer des profils de clients différents.
Malheureusement, le projet, pourtant bien avancé, tomba à l’eau. Entre les tensions avec mes futurs associés, la difficulté à trouver un local sans droit au bail ou pas de porte (400 000€, c’est bon les gars, il faut arrêter de délirer !) le coût des travaux pour aménager une salle mixant les deux concepts, et l’agent immobilier qui m’avait fait une belle crasse, je décidai d’abandonner le projet. Même si j’ai beaucoup appris durant cette période, cette expérience est restée pour moi un échec, avec un sentiment amer d’inachevé.
Quelque peu déprimé et ne sachant plus où j’en étais, je tombais par hasard sur la citation suivante : « Un imbécile qui marche ira toujours plus loin qu’un intellectuel assis ». Je me suis bien senti visé. Dès le lendemain, je me décide de ne plus devoir dépendre d’un autre coach sportif dans mes projets Fitness, et de passer moi-même le diplôme. Nous étions au printemps 2013.
En route vers le BPJEPS AGFF
Les tests d’entrée et l’éveil de la passion de transmettre
Grand habitué des concours et des tests de sélection et ayant une bonne condition physique, la préparation aux tests d’entrée ne me posa pas trop de problèmes. Je fus donc très étonné de voir lors des tests de nombreux échecs. Lorsque je demandais aux candidats comment ils s’étaient préparés au Luc Léger, aux tractions ou encore à l’entretien oral, je tombais des nues. Certains n’avaient quasiment suivi aucune préparation ou s’il y en avait, elle manquait de pertinence. Je trouvais cela d’autant plus dommage que je parlais à de vrais passionnés. Quel gâchis !
C’était décidé : un jour, je trouverai un moyen d’aider ces passionnés à réussir les tests d’entrée !
La formation BPJEPS, une lutte pour la pédagogie et la justice
« Il ne faut pas confondre qui est le maître et qui est le serviteur entre l’intuition et la raison. »
C’est en lisant cette citation de Richard Branson, ce serial entrepreneur particulièrement inspirant, que je me suis rendu compte que j’étais tombé dans le piège : j’avais suivi ma raison, qui allait pourtant à l’opposé de mon intuition.
J’avais été accepté dans les 3 centres de formation où je postulais. Il y en avait un où j’avais eu un super feeling. Un autre où je ne l’avais pas senti du tout. Et le troisième où j’avais eu une impression mitigée. Et devinez lequel j’ai choisi ? Bingo, celui que je n’avais pas senti du tout.
Pourquoi ? Parce que soi-disant il était plus prestigieux, que tout le monde voulait rentrer dedans et que mon futur tuteur me l’avait conseillé. Je me suis rendu compte de mon erreur 24 heures après. Trop tard ! J’avais refusé les deux autres propositions et ils avaient déjà contacté la liste d’attente. Je peux vous dire que j’ai payé cher cette erreur !
Mon intuition de départ se confirma et l’année de BPJEPS ne fut pas une partie de plaisir. L’un de seuls moments que j’ai apprécié était lorsque le Responsable pédagogique, voyant que je prenais sans cesse des notes et que je posais beaucoup de questions, me demandait de prendre le temps, avant certains cours, de réexpliquer aux autres élèves les cours précédents. On me surnomma alors, à mon grand amusement, « Professeur Balussaud ».
La galère continua jusqu’aux épreuves finales. Moi qui n’avais jamais redoublé ou été en rattrapage de ma vie, voilà que je me retrouvais en rattrapage sur 2 des 10 UC et que pire, je devais redoubler pour l’une d’elle. Comme nous étions une dizaine de ma promo à avoir eu le même jury final, particulièrement injuste, je pris alors l’initiative de faire un recours collectif, avec preuves écrites et témoignages à l’appui. Ce recours fit beaucoup de bruit et eu des conséquences positives, mais malheureusement pour moi, je devais quand même redoubler mon année pour cette seule UC manquée. Pour m’éviter de tomber sur le même jury, je fis le choix de passer cette unité dans un centre de formation situé dans un autre département.
Infopreneur, quand le blogging frappe à la porte
La naissance du blog Réussir son BPJEPS
Je me rappelle cet email d’Oliver Roland (un infopreneur français avant-gardiste, qui conseille souvent d’être un « sceptique intelligent ») que je reçus en juin 2014. Je ne voyais ni qui il était, ni comment il avait eu mon mail, mais ce qu’il écrivit fit un écho en moi : on pouvait vivre de l’écriture sur internet, en publiant des articles dans des domaines qui nous passionnaient. Deux idées de blogging me sont alors venues : le CrossFit, sur lequel il n’y avait quasiment rien en français, et la formation pour coachs sportifs. Pour ne pas faire de choix cornélien, j’ai donc créé deux blogs. On verra lequel marchera le mieux. La formation pour coachs sportifs tira son épingle du jeu. En plus, j’avais tous mes cours, c’était pratique, et j’aimais vraiment transmettre mes connaissances. Le blog Réussir son BPJEPS était né.
Coach sportif et « digital nomad » solitaire, le retour de l’international
Baigné dans l’international depuis ma naissance et ayant été un peu trop sédentarisé à mon goût durant mes années dans la finance, je rêvais de pouvoir travailler depuis n’importe quel pays. Comme j’avais également mes coachings en présentiel, j’essayais de ne pas dépasser des voyages de plus 2 mois. C’est ainsi qu’entre 2015 et 2019, j’entrepris des voyages à l’étranger où je travaillais la majeure partie du temps sur le blog : Etats-Unis, Mexique, Bali, Thaïlande, Tanzanie, Inde ou encore Italie. Au début, je travaillais depuis les hôtels ou les cafés.
Puis, devant la lenteur de la majorité des réseaux internet, le hacking dont j’étais parfois la cible et la difficulté à travailler dans des endroits où l’on est le seul à ne pas se prélasser sur des transats, j’ai progressivement migré vers des espaces de coworking voire des espaces de coliving. Les espaces de coliving pour nomades digitaux sont des sortes de grandes maisons où l’on a une chambre et où l’on bénéficie d’une espace de coworking. Le pied ! En Italie, comme l’espace était surtout occupé par des Italiens, cela m’a par exemple permis de booster considérablement mon niveau d’italien.
La Prépa online avec Camilia Courtois
Durant ces années, je travaillais principalement seul, en faisant épisodiquement appel à des freelances ou à des partenaires. Camilia Courtois fut l’une des premières et principales. N’ayant que la mention D (ex option « Haltérophilie, Musculation ») et la demande pour les cours collectifs étant forte à l’époque, il me fallait une personne complémentaire, compétente et qui partage les mêmes valeurs. C’est ensemble que nous avons créé les formations phares du blog, comme « Réussir son concours d’entrée BPJEPS AF » ou encore la fameuse Prépa Online, première formation regroupant à la fois du digital et un séminaire intensif en présentiel.
L’ouverture aux autres, échanges et entraide via les masterminds
Ma vie était confortable, je m’étais créé mon petit Business qui me permettait de vivre où je voulais, au rythme que je souhaitais et selon mes aspirations mais… Il manquait de la magie, de la grandeur et du partage à tout cela. C’est à ce moment-là que j’ai lu « La magie de voir grand » (Dr David Schwartz) et que je suis tombé sur la citation de Nelson Mandela : « Aucun d’entre nous, pour arriver au succès, ne peut rester seul ».
La première étape fut de postuler à l’incubateur de mon école de commerce. Ce qui me marqua le plus dans cet incubateur fut les incubés eux-mêmes : passionnés, enthousiastes, généreux, ouverts d’esprit et bosseurs, l’énergie qui y circulait était incroyable ! L’un de ceux qui m’impressionna le plus fut Armand Loiodice, qui n’avait que 17 ans et qui avec son entreprise Beyond Media d’agent d’influenceurs, cartonnait déjà (il générait déjà plus d’un million de CA à ses débuts). C’est là que je goûtais pour la première fois au rôle de Manager, car nous avions la possibilité de recruter des stagiaires.
Je me sentais bien, mais toujours pas à ma place. J’étais en effet le seul infopreneur au milieu des startupers. Mes besoins et ma vision des choses étaient bien différentes de la leur.
C’est là que je découvris qu’il existait des évènements à destination d’infopreneurs, comme le Web2Connect, qui regroupait une multitude de gens comme moi, chacun dans leurs domaines de prédilection. Génial ! Je ne suis plus le vilain petit canard. C’est aussi à ce moment-là que je créais l’un des deux Masterminds que j’organise, afin d’échanger régulièrement et de s’entraider entre infopreneurs sur nos problématiques respectives.
La constitution d’une équipe, l’art de la délégation
La deuxième étape fut d’arrêter de tout faire moi-même (montage vidéo, animation des réseaux sociaux, réponses aux commentaires…) et de m’entourer d’une équipe de personnes avec qui nous partagions la même passion et les mêmes valeurs. Parmi elles, vous pouvez retrouver par exemple Camilia Courtois, Laurence Broussier ou encore Laura Moisan, qui ont chacune écrit un article autobiographique pour se présenter.
Déléguer, faire confiance, inspirer ou motiver les autres : j’ai dû apprendre de nouvelles compétences, très éloignées de ma zone de confort d’ancien bègue ultra indépendant et qui ne comptait que sur lui. Je dois avouer que oui, la conclusion d’un film qui m’a beaucoup marqué, Into the Wild, se vérifie : « le bonheur n’est réel que lorsqu’il est partagé ».
Avoir une équipe, c’est aussi une question de partage d’énergie. Lorsqu’une autre personne perd de sa motivation, son équipe lui en redonne. Sans équipe, il est très difficile de garder voire d’augmenter son niveau de motivation durant de longues années. Construire quelque chose de plus grand avec l’aide des autres devait inconsciemment me trotter dans la tête depuis longtemps… car je viens de retomber sur mon mémoire de fin d’études, sur le thème « Le rôle du leadership chez les entrepreneurs ».
Défauts, qualités… le chemin vers la réalisation de soi-même
Nos faiblesses peuvent nous permettre de développer ce qui deviendra nos points forts. Comme le souligne Olivier Clerc dans son ouvrage « J’arrête de (me) juger », qui est devenu l’un des ouvrages m’ayant le plus influencé, « nos soi-disant défauts et qualités ne sont que les côtés pile et face d’une même pièce de monnaie, d’un seul et même trait de caractère ». En ce qui me concerne, c’est parce que j’ai eu d’énormes difficultés d’élocution durant mon enfance et mon adolescence que j’ai développé certaines qualités, comme l’écoute active et l’écriture.
Nos qualités, nos points forts, ne sont-ils pas tout simplement nos dons ? Comme le souligne Pablo Picasso, « le but de la vie est de trouver ses dons et le sens est d’en faire profiter les autres ».
Encore faut-il pour cela ne pas ressentir d’amertume vis-à-vis des autres. Le plus long chemin pour ma part a été de ne plus être en colère contre l’autre, contre celui que je considérais me juger injustement et trop rapidement. Mais au contraire de considérer l’autre comme un partenaire potentiel que je pourrai aider et avec qui je pourrai changer le monde… à mon échelle.
Les Podcasts sur la reconversion en tant que coach sportif
En complément de cet article, j’ai été interviewé à plusieurs reprises dans des podcasts ou dans des magasines (Ma Rêv’olution Pro, Pose Ta Dem’, Investisseurs 4.0, Ô Magazine, François Gérin…), dont deux sur le thème de la reconversion professionnelle dans le coaching sportif. Vous pouvez les retrouvez ici :
Et pour finir une vidéo courte de 2mn où je suis interviewé durant un séminaire de la Prépa online :
Et vous, comment vos soi-disant défauts ou faiblesses pourraient-ils devenir vos points forts et vos dons dans votre passion du sport ?
Lâchez-vous, les commentaires sous cet article sont là pour que nous puissions échanger 😉
Ancien analyste financier reconverti en coach sportif, j’ai pris ce tournant dans ma vie pour me rapprocher de ma passion. Durant ma formation BPJEPS, j’étais surnommé « Professeur Balussaud » du fait que j’aimais toujours aider mes camarades dans leurs révisions.
Fondateur de ce blog, coach sportif indépendant spécialisé sur la clientèle étrangère, jury du BPJEPS AF et détenteur de nombreux diplômes complémentaires (CrossFit L-2 Trainer, nutrition du sportif, préparation mentale, Pilates, mobilité…), ce blog m’offre l’opportunité, depuis sa création en 2014, d’accompagner d’autres étudiants dans la réussite de leur diplôme et de leur vie de coach sportif.
Ce blog permet aussi aux coachs sportifs talentueux qui s’investissent sur ce blog d’apporter leur précieuse contribution et de créer une belle entraide entre coachs.
Bonjour!
Votre article est très inspirant à mon sens, cela permet de s’identifier et de ce fait l’on comprend mieux son histoire.
je passe mon orale demain et grâce à votre articles, je suis plus prêt que jamais.
Vous m’avez donné des idées nouvelles.
Merci beaucoup!
Bonne journée!
Hyper inspirant ! Bravo!
Excellent article, bourré d’humour lié à un paquet d’émotions.
Bravo !
Merci Christophe pour ton commentaire 🙂
Merci Lili. Si cela peut t’inspirer, l’objectif est atteint 😉
Merci Aimel pour votre commentaire fort sympathique !
Comment s’est passé votre oral ? Vous avez été inspirée ? 😉
Hello Frédéric,
Je t’ai découvert (enfin surtout ton blog) il y a 3 ans lors de ma reconversion tardive (à 43 ans) . J’ai épluché la quasi totalité des articles du blog, on peut dire qu’il a été un peu mon compagnon durant mon BPJEPS, surtout que mon projet a toujours été de travailler exclusivement en ligne, un projet de grand voyage se préparait en m^me temps. Je me rappelle à l’entretien oral des sélections où je présente mon projet pro de coaching en ligne d’avoir été vue un peu comme une extraterrestre. Ce que je ne savais pas c’est que l’un des examinateurs avait pour ambition de lancer une formation de web marketing, et que j’allais suivre sa formation 3 ans après!
Tout cela pour dire que ton parcours est vraiment très inspirant, et que ce n’est pas parce que quelque chose semble marginal qu’il ne faut pas se lancer dedans. Je ne suis qu’au bout du chemin, je n’avance pas aussi vite que je le souhaiterai mais combiner nouvelle vie professionnelle et aventure personnelle (je suis partie faire voyager autour du monde en bateau avec ma famille) nécessite une somme d’apprentissages assez colossale!
Au plaisir de suivre ton aventure…je suis sûre que tu ne vas pas en rester là!
Sportivement
Merci Aurore pour ton message fort sympathique et encourageant.
Je croise les doigts pour que ton projet de voyage autour du monde en bateau avec ta famille se concrétise le plus rapidement possible.
Votre histoire est passionnante. On dirait que vous avez vécu 5 vie en une ! Etant moi même infopreneur, j’aime connaitre le parcours de chacun et comment il est arrivé à vivre de sa ou ses passions.
Vous êtes très inspirant, je vous souhaite beaucoup de réussite
Merci Julien 🙂
Hello Fred,
j’ai lu ton article avec grand plaisir, merci d’avoir partagé ton histoire avec plein de rebondissements!
Amitiés
Anna
Merci Anna 🙂